Maintenant commence une période de voyage en étapes serrées du sud du Laos par le Cambodge jusqu’à la Thaïlande en mettant « pied » à terre pour récupérer. Il y aura donc peu de photos. Je présente mes excuses…
Le départ de Don Kong était un peu compliqué: bateau pour atteindre la rive gauche, puis tuk-tuk jusqu’à la station de bus servant Don Det et Don Kon et finalement le bus qui nous amène sur la N13, celle qui porte chance, construite par l’aide chinoise, au poste de frontière avec le Cambodge.
Les formalités se font par un parcours croisé entre plusieurs guérites en plein soleil (le temps progresse peut-être plus lentement dans cette région, mais le soleil suit son parcours « international ») et je peux vous dire: ça cogne!
Tampon de sortie laotien, toujours avec « overtime fee », visa on arrival cambodgien et tampon d’entrée au Cambodge.
Nous grimpons tous dans notre bus qui, lui, a franchi la frontière bien avant nous, et en route pour la petite ville de Stung Treng avec sa belle vue sur le Mékong appaisé. Ici, je descends du bus avec quelques voyageurs tandisque le gros des passagers, un groupe de « trekkeurs » continue un peu plus loin à Ban Lung, un point de départ pour les treks en province du Ratanakiri.
On trouve un hébergement sympa au « Dauphin doré », nommé en honneur des quelques dauphins Irrawadi qui sont à ce jour 38 à avoir survécu la pollution montante du grand fleuve.
Le marché de la ville est extrêmement étendu – il sert aux deux provinces du nord du Cambodge, Mondulkiri et Ratanakiri et historiquement de port de départ des marchandises vers le sud et Phnom Penh. De nos jours, le transport se fait par la route.
Après une bonne nuit et un bon petit déjeuner je monte dans le minibus pour Kratie. J’avais négocié le siège à côté du conducteur et comme cela j’avais de la place pour mes guibolles et pouvais faire le trajet dans un relatif confort. On ne peut, hélas, pas dire autant pour la route: 50 km de bon puis elle est pourrie de chez pourri: des trous alternent avec les bosses, le reste, c’est de la piste. Par moments il y avait tellement de poussière que le conducteur avançait au jugé en actionnant en continu son claxon « spécial brouillard ». On est tout de même arrivé à bon port.
A Kratie, j’étais logé « en plein centre ». C’est que prétendait AGODA qui n’est pas à 10 km près… Hôtel très chic à la chinoise: meubles en bois sculpté pesant des tonnes – pas moyen de les voler à moins de se mettre à 4-6 voleurs.
Par contre: pas de restaurant ni le moindre distributeur de gateaux ni sandwichs. Autour de l’hôtel on trouvait que des réparateurs de moto, vendeurs de carrelage et métallos: de quoi se nourrir à souhait…
Finalement, l’estomac grognant, je me fais conduire au centre ville par un tuk-tuk où j’ai trouvé un restaurant de « backpackers » pour me nourrir. Il faut noter toutefois qu’ils m’ont grâcieusement offert un demi-litre d’eau à l’hôtel, j’ai donc pu éviter d’être mort de soif. Les conseils d’AGODA sont donc à fuir, il vaut mieux faire confiance au « Lonely Planet » ou autres « Guide du Routard ». Personnellement, j’ai aussi trouvé « Tripadvisor » très utile. Sinon, vaut mieux choisir son rade au pif!
Le lendemain me voit sur la route de Phnom Penh. On peut dire qu’elle est complètement à refaire (la route, pas le chemin…). Des sections correctes alternent avec de la piste ou des sections en train d’être doublées. A ‘arrivée, une bonne douche s’imposait pour se débarasser de la poussière rouge qui me couvre jusqu’aux narines.
Ici, pour me détendre, j’ai revisité le très beau musée national. Je remarque toutefois que certaines sculptures ont été réattribuées depuis ma dernière visite. La science avance! Les oiseaux entrent toujours comme ils veulent par les fenêtres à volets. On y est bien
La ville a énormement changé. Elle est revenue de ses années un peu folles de l’après Pol Pot à une vie plus sérène, élégante à la parisienne. Très agréable à vivre. Il faudrait revisiter cette ville en se laissant plus de temps!
Et c’est déjà le départ pour la côte: Sihanoukville. Après les deux étapes précédentes je m’attendais au pire, mais les quelques deux cent km se sont déroulés comme sur du vélours (en comparaison). Sihanoukville, jadis déjà assez moche, ne s’est pas améliorée avec son urbanisation sauvage. On est prêt à recevoir les hordes de touristes sous des hangars construits à la va vite. Finie la vie à la plage à l’ancienne et bonjour aux milliers de transats bordant toutes les plages disponibles. Les lions d’or du carrefour principal ne comprennent pas grand-chose, eux non plus. La vie balnéaire de demain, ça serait déjà aujourd’hui…
Entretemps, on a démoli les pires des hangars à touristes (air-climatisés quand même). Va-t-on construire quelque chose de plus attrayant? Je suis pessimiste.
Même les couchers de soleil sont ternes ici.
Après deux bonnes nuits de repos, je suis prêt pour la dernière étape: Sihanoukville – Koh Kong, la frontière avec la Thaïlande. La route, autrefois un enfer de glissades dans les côtes et quatre attentes d’une éternité pour le bac qui venait de partir, est belle et on peut admirer le paysage. Comment, pas le moindre incident? Ah, quand même, 15 km avant Koh Kong nous pétons un joint de moteur et le système de refroidissemnt perd lentement son eau. Ca sent le chaud. Nous faisons le plein d’eau dans un petit torrent à côté de la route et entrons en ville de justesse.
Koh Kong, autrefois une étape à éviter (1Megacasino pour les Thai et quelques bicoques), a pris des « rondeurs » grâce au port (et celui de Sri Ambel, ancien nid de pirates) et ressemble plus à une vraie ville. Je fais étape ici avant de franchir la frontière le lendemain.
Le bus pour Trat ne partant pas avant midi, j’ai tout mon temps pour visiter le marché et une des plus grandes forêts de mangrove que je connaisse. Vraiment impressionnant.
La première partie de changement de pays se passe très bien: sortir du centre ville et traverser le pont qui relie l’isle de Koh Kong à la terre ferme et voilà la frontière.
Une cohue incroyable devant les guichets « sortie du Cambodge » (évidemment, comment, payer plusieurs $ pour un tampon, en principe gratuit?) . Mais le pire est encore à venir. Vu que tous les bus partent à peu près à la même heure, on se retrouve tous ensemble devant les guichets de l’immigration Thai. Ça bouchonne et resquille…
Tout en vain: les minibus qui doivent amener les passagers qui à Trat, au ferry, à Pattaya et Bangkok n’arrivent qu’au compte-goutte. J’ai du attendre 3 h assis sur ma valise.
Un bien en ressort: la durée du visa ThaÏ est de nouveau d’un mois au lieu de 15 jours; un souci en moins.
Je pousse un grand ouf de soulagement en me trouvant au marché de Trat. Quelques ruelles plus loin me voyent à la porte du NP Guest House où la gentille grand’mère m’ouvre la suite royale du rez-de-chaussée. Sa fille a un salon de massage à côté et ça tombe très bien, j’en ai vraiment besoin aujourd’hui.
Après, une visite au marché de nuit s’impose où des marmites de curry chauffent. C’est ça qu’il me faut. Puis, le lit. Demain, c’est l’isle de Koh Chang qui m’attend.