Dur, dur: le dernier soir à Pakse, avant de partir au pays des mangeurs de lotus, j’ai chopé une disenterie qui m’aura empoisonné une bonne partie de la semaine. le coupable était sans doute un mourthaba de mouton de chez Jasmin – je ne vois aucune autre source…
Pour prendre la route sans danger, j’ai avalé deux comprimés de loperamide. Ca marche en cas désespéré, à utiliser à bon escient.
Arrivée à la hauteur de l’île de Khon Kong (la plus grande de « l’archipel » des 4000 îles (Si phan don), le rythme de vie change véritablement: on s’assoit à côté de l’embarcadère et attend avec bonheur l’arrivée du bateau qui doit nous transborder.
Le choix de Khon Kong fut des plus heureux: le calme, la beauté de ce fleuve « éternel », un rythme au ralenti. On s’active tout de même un peu le soir, soit pour grignoter les fleurs d’hibiscus pour les un, soit pour jouer un foot modéré pour les autres.
Une terrasse avançant sur le Mékong donne à chaque heure de chaque jour un panorama différent. On regarde les bateaux passer et les pêcheurs lancer leur filet avec une maîtrise époustouflante, debout sur leur minuscule coquille de bois.
Le dernier jour, on a visité en groupe les deux autres îles, mieux connues (parmi les 4000): Don Det et Don Kon. Vu leur renommée touristique c’est autrement plus « nerveux » ici.
Nous avons fait le voyage en bateau – on a l’impression de planer sur les eaux du fleuve, sauf aux endroits où le manque d’eau fait bouger un peu la frêle embarcation et incite le « capitaine » de bien observer les balises – la marque d’eau haute semble se situer à environ trois mètres au-dessus du niveau de la saison sèche. Vu que le Mékong s’élargit ici à près de 14 km. On est épaté par le débit de ce géant.
Sur l’île, on peut y voir une vieille locomotive que les français ont laissé – pour franchir les chutes violentes, ils ont construit une petite ligne de chemin de fer, genre Decaux, avec deux embarcadères permettant le transbordement des marchandises en eaux calmes.
Mais, surtout, ici le Mékong verse toute son eau par dessus les rochers qu’un géant aurait pu jeter nonchalamment. La violence du spectacle est à couper le souffle. Les chutes de Li Phi sont certainement les plus impressionnantes que j’ai pu voir…
Voici l’homme important, l’organisateur de notre belle balade, M. Phoumi, qui a fait que tout se déroule comme sur des roulettes. Bravo!
Le lendemain je continue mon chemin vers le sud: le Cambodge en passant la frontière peu après les chutes.